Limitation de l’érosion, amélioration de la structure du sol, régulation hydrique… L’enherbement annuel offre de nombreux bénéfices en vigne.
Enherbements annuels : une pratique au service de la vitalité des sols
L’utilisation d’enherbements annuels choisis est de plus en plus courante en viticulture.
Elle améliore la portance et le lessivage des sols, limite l’érosion et augmente la biodiversité dans la vigne. Elle permet également aux micro-organismes de se développer, se multiplier et recoloniser les sols en fournissant les nutriments nécessaires à cette vie microscopique trop souvent négligée.
Cet ensemble favorise la formation d’humus, véritable réservoir stable de la vie d’un sol.
Trois types d’enherbements aux effets complémentaires
Les engrais verts
Les engrais verts sont utilisés pour produire de la matière organique pendant les périodes de faible activité de la vigne.
Une fois détruits au moment opportun par le viticulteur, ces couverts restituent cette matière au sol sous une forme plus ou moins stable. La nature de la plante, le stade de développement et le mode de destruction influencent la libération de l’azote.
Plus la plante est lignifiée, plus la libération est progressive. Plus le couvert est fragmenté et incorporé au sol, plus il est dégradé rapidement par les micro-organismes.

Radis chinois, mélange vesce, trèfle incarnat, avoine
Les plantes structurantes
Certaines plantes permettent d’agir sur la structure du sol. Grâce à leur système racinaire — pivotant, profond, fin ou volumineux — elles décompactent les horizons sans action mécanique, favorisent l’aération et améliorent l’alimentation hydrique.
Une fois détruites ou arrivées en fin de cycle, ces plantes nourrissent la vie microbienne du sol et facilitent les échanges gazeux. Leur implantation à l’automne est souvent privilégiée pour un effet durable.

Orge, seigle et pois, trèfles
Les plantes à effet tampon
Certaines espèces végétales jouent un rôle de régulateur en absorbant les excès d’eau ou de nutriments, puis en les restituant de manière différée.
Cet effet tampon est précieux au printemps, lorsqu’alternent sécheresses et pluies, mais aussi en fin d’été pour limiter les effets des orages (éclatement ou dilution des baies).
Une pratique issue de l’agriculture simplifiée
L’enherbement annuel s’inscrit dans une approche de production respectueuse de l’environnement.
Relativement simple à mettre en place, peu coûteuse et ne nécessitant que peu d’équipements, cette pratique contribue en quelques années à rééquilibrer le fonctionnement d’un vignoble et la qualité des vins.
Exemple concret : Château de Grissac, un vignoble en transition écologique
En Côtes de Bourg, nous accompagnons le Château de Grissac dans une transformation d’envergure, tournée vers un modèle viticole plus durable et plus vivant.
Porté par Stella Delmond et Pauline Lagarde, ce projet vise à renforcer les équilibres agroécologiques du domaine.
Parmi les aménagements mis en place :
- plantation de haies, d’arbres fruitiers et de plantes pérennes comme la silphie ou le miscanthus,
- création d’une zone humide,
- développement d’une polyculture mêlant potager, production de miel et paillage,
- intégration de ces productions dans un circuit court au service du futur restaurant du château.
Ce projet paysager illustre notre volonté d’aider les domaines à produire autrement, en recréant des écosystèmes vivants au service des sols, de la biodiversité, et de la qualité des vins.